Le Parc national du Mercantour est un sanctuaire naturel remarquable situé entre les Alpes et la Méditerranée. Avec ses 1 891 km² de superficie et une altitude variant de 490 m à 3 143 m, il abrite une biodiversité exceptionnelle de 2 000 espèces de plantes et 78 espèces de mammifères. Sa gestion exemplaire et ses activités touristiques durables en font un modèle de préservation.
Les caractéristiques géographiques du parc
Le Parc national du Mercantour se distingue par sa position géographique exceptionnelle, situé au carrefour des influences alpines et méditerranéennes. Cette situation particulière lui confère des caractéristiques uniques qui en font un territoire remarquable au sein du réseau des parcs nationaux français.
Une situation géographique stratégique
Le parc s'étend sur deux départements, les Alpes-Maritimes et les Alpes-de-Haute-Provence. Son territoire comprend un coeur de parc de 679 km² et une aire d'adhésion de 1 212 km², pour une superficie totale de 1 891 km². Le point culminant atteint 3 143 mètres au niveau de la cime du Gélas en Vésubie, tandis que l'altitude minimale descend à 490 mètres dans le coeur du parc.
Un relief façonné par les glaciers
Le massif du Mercantour présente une géologie complexe, avec un noyau central constitué de roches cristallines le long de l'axe frontalier. Les anciens glaciers, comme ceux de la Tinée, du Boréon et du Gélas, ont profondément marqué le paysage jusqu'au début du XXe siècle. Cette activité glaciaire, combinée à l'action des cours d'eau, a sculpté les reliefs et vallées caractéristiques du parc.
Les vallées principales du territoire
Le parc s'organise autour de six vallées principales :
- La vallée de l'Ubaye
- La vallée de la Tinée
- La vallée de la Vésubie
- La vallée du Haut-Var et du Cians
- La Roya
- La vallée du Verdon
Un climat aux multiples influences
La position méridionale du massif génère des conditions météorologiques particulières, caractérisées par l'alternance de précipitations et vents forts mais brefs avec de longues périodes de beau temps. Cette configuration climatique, entre influences alpines au nord et méditerranéennes au sud, participe à la création de microclimats variés sur l'ensemble du territoire.

Biodiversité et écosystèmes du parc
Le Parc national du Mercantour héberge une biodiversité exceptionnelle, fruit de sa position géographique particulière entre influences alpines et méditerranéennes. Les inventaires scientifiques menés en collaboration avec le Parco delle Alpi Marittime ont permis de recenser plus de 8 000 espèces animales et végétales différentes sur ce territoire.
Une flore d'une richesse remarquable
Le territoire du Parc national détient la plus forte diversité floristique de France avec plus de 2 000 espèces de plantes recensées. Parmi celles-ci, 200 sont considérées comme rares et 30 sont endémiques, c'est-à-dire qu'elles ne poussent naturellement que dans cette région. Cette diversité exceptionnelle s'explique par la mosaïque de milieux naturels présents sur le territoire, des vallées méditerranéennes aux sommets alpins.
Une faune sauvage préservée
La population de chamois dépasse aujourd'hui les 10 000 individus dans le parc, témoignant du succès des mesures de protection. Les bouquetins, autrefois menacés, prospèrent désormais sur le territoire. Le retour naturel du loup depuis l'Italie en 1992 marque également une étape importante dans la restauration des équilibres écologiques.
Le programme de réintroduction du gypaète barbu
Les efforts de conservation ont permis d'enregistrer plus de 10 naissances de gypaètes barbus en milieu naturel depuis leur réintroduction. Ce rapace majestueux, qui avait disparu du massif, symbolise la réussite des programmes de protection des espèces menacées menés par le parc national.
Des actions scientifiques continues
Le parc mène des campagnes régulières d'inventaire et de suivi des espèces. Cette démarche scientifique permet d'actualiser les connaissances sur la biodiversité et d'adapter les mesures de protection. La collaboration transfrontalière avec le parc italien renforce l'efficacité de ces actions, notamment pour le suivi des espèces qui se déplacent entre les deux versants du massif.

Les enjeux de la gestion du parc
Le Parc national du Mercantour, créé en 1979, met en oeuvre une gestion rigoureuse pour protéger ses richesses naturelles exceptionnelles tout en permettant un accès raisonné aux visiteurs. La direction du parc coordonne des actions concrètes pour répondre aux défis actuels.
Une gouvernance partagée avec l'Italie
Depuis 2013, le Parc national du Mercantour bénéficie d'une entité de gestion commune avec le Parco delle Alpi Marittime italien. Cette coopération transfrontalière permet une meilleure coordination des actions de protection sur l'ensemble du massif. Les deux parcs gèrent notamment ensemble le suivi des espèces animales qui se déplacent naturellement d'un versant à l'autre, comme les bouquetins et les mouflons.
Protection et surveillance du territoire
La gestion du parc repose sur un dispositif de surveillance permanent assuré par les gardes-moniteurs. Leur mission principale consiste à faire respecter la réglementation dans le coeur du parc, qui s'étend sur 685 km². Ils veillent particulièrement à la préservation des 2000 espèces de plantes recensées, dont 200 rares et 30 endémiques.
Régulation des flux touristiques
Pour concilier protection et fréquentation, l'administration du parc a mis en place des mesures d'encadrement :
- Limitation des accès motorisés
- Balisage strict des sentiers de randonnée
- Gestion des 5 maisons du parc accueillant plus de 25 000 visiteurs annuels
Adaptation aux changements climatiques
Le parc développe des programmes scientifiques pour étudier et anticiper les effets du réchauffement sur les écosystèmes. Comme le souligne Aline Comeau :
On faisait beaucoup plus cas du fonctionnement naturel des choses. Ça nous demande de nous adapter, avec humilité et intelligence.Aline Comeau

Activités et attraits touristiques
Le Parc national du Mercantour propose une multitude d'activités touristiques qui permettent de découvrir ses paysages exceptionnels et sa biodiversité remarquable. Plus de 25 000 visiteurs fréquentent chaque année les 5 maisons du Parc national, témoignant de son attrait grandissant.
Les randonnées pédestres et les sentiers balisés
Le parc dispose d'un vaste réseau de sentiers de randonnée, dont 140 kilomètres le long de la crête frontalière. Les itinéraires sont adaptés à tous les niveaux, des familles aux randonneurs expérimentés. Douze refuges permettent d'organiser des randonnées sur plusieurs jours et offrent des points de repos stratégiques.
Les refuges et hébergements
Les refuges du parc ont été réhabilités ou construits pour accueillir les visiteurs dans des conditions optimales. Ils constituent des étapes essentielles pour découvrir le territoire et observer la faune locale, notamment les 10 000 chamois présents sur le massif.
Observation de la faune et de la flore
Le parc abrite une biodiversité exceptionnelle avec plus de 2 000 espèces de plantes, dont 200 rares et 30 endémiques. Les visiteurs peuvent observer la réintroduction réussie du gypaète barbu, avec plus de 10 naissances en milieu naturel. Des points d'observation aménagés permettent d'admirer la faune sans la perturber.
Sports de montagne et activités saisonnières
Les activités varient selon les saisons : escalade, alpinisme et randonnées durant la période estivale, raquettes et ski de randonnée en hiver. La collaboration avec le Parco Naturale Alpi Marittime permet aux visiteurs de profiter d'un vaste territoire transfrontalier et de découvrir les traditions des deux versants des Alpes.

L'impact du projet Balcons du Mercantour
Le projet des Balcons du Mercantour, lancé en août 2008 par le Conseil général des Alpes-Maritimes, prévoyait un investissement de 20 millions d'euros pour réaménager 140 kilomètres de sentiers le long de la crête frontalière et construire douze refuges. Cette initiative ambitieuse visait à rendre la montagne plus accessible au grand public.
Un projet d'envergure aux objectifs multiples
Le programme comportait deux volets principaux : la création et la réhabilitation de sentiers pédestres, ainsi que la construction ou rénovation de refuges, dont certains en zone centrale du Parc national. Les aménagements devaient s'inspirer des modèles de Chamonix-Zermatt et des Dolomites pour développer un tourisme familial dans le massif.
Une opposition massive des défenseurs de l'environnement
Dès son annonce, le projet a suscité une vive contestation. Les écologistes ont dénoncé le risque d'un tourisme de masse dans un espace protégé. La présence d'espèces végétales menacées, notamment le saxifrage à nombreuses fleurs endémique au Mercantour, constituait un point sensible.
Mobilisation et manifestations
Deux manifestations ont marqué l'opposition au projet en septembre 2008 :
- Le 20 septembre au Refuge de Rabuons
- Le 26 septembre au Centre Administratif Des Alpes Maritimes
L'arrêt du projet
Face à la mobilisation, les travaux déjà entamés avec pelleteuses et dynamitage ont été suspendus le 25 septembre 2008 pour une durée de six mois. Une commission de concertation a été mise en place, mais le projet des Balcons du Mercantour n'a finalement jamais vu le jour.

L'essentiel à retenir sur le Parc national du Mercantour
Le Parc national du Mercantour continue d'évoluer pour concilier protection de la nature et tourisme durable. Les projets d'aménagement comme les Balcons du Mercantour montrent la volonté d'adapter les infrastructures tout en préservant l'environnement. La collaboration transfrontalière avec l'Italie et les efforts de conservation des espèces menacées laissent présager un avenir prometteur pour ce territoire d'exception.