Le parc national des Calanques, créé pour protéger un espace naturel exceptionnel de 85 km², abrite une biodiversité remarquable avec 200 espèces protégées. Ce territoire terrestre et marin aux portes de Marseille accueille chaque année près de 2 millions de visiteurs, nécessitant une gestion rigoureuse pour concilier fréquentation et préservation.
Géographie et biodiversité du parc national des Calanques
Le parc national des Calanques s'étend sur une superficie de 85 km² entre Marseille, Cassis et La Ciotat. Premier parc national périurbain d'Europe à la fois terrestre et marin, il protège un territoire remarquable où 93% de sa surface est marine.
Une géographie exceptionnelle
Le territoire du parc national comprend des massifs littoraux calcaires sculptés par les calanques, véritables fjords méditerranéens qui peuvent s'enfoncer sur plusieurs centaines de mètres dans les terres. Le point culminant se trouve au Mont Puget qui s'élève à 645 mètres d'altitude. Les falaises monumentales plongent dans la Méditerranée, créant des paysages caractéristiques de cette région aride et ventée.
Une biodiversité remarquable
Le parc abrite plus de 200 espèces protégées réparties entre les milieux terrestres et marins :
- 140 espèces animales et végétales terrestres
- 60 espèces marines patrimoniales
- Des écosystèmes uniques comme les herbiers de posidonie
Des espèces emblématiques
Parmi les espèces remarquables, on trouve l'aigle de Bonelli, l'oursin diadème, le mérou et le corb. La flore n'est pas en reste avec notamment les genêts de Lobel qui poussent dans les falaises calcaires.
Une fréquentation importante
Le parc accueille entre 1,5 et 2 millions de visiteurs chaque année. Cette forte affluence nécessite la mise en place de mesures de protection :
- Balisage et aménagement des sentiers
- Actions pédagogiques pour sensibiliser le public
- Réglementation des activités nautiques et terrestres
Histoire et enjeux de la création du parc
La naissance du parc national des Calanques résulte d'une mobilisation citoyenne historique pour protéger ce territoire exceptionnel. Cette longue démarche, initiée au début du XXe siècle, témoigne d'une prise de conscience précoce des menaces pesant sur cet espace naturel.
Les premières actions de protection
Dès le début du XXe siècle, les habitants se sont mobilisés contre les dégradations industrielles. En 1923, la création du Comité de défense des Calanques marque une étape décisive pour empêcher l'extraction de calcaire par l'industrie chimique qui menaçait la rive nord. Cette organisation citoyenne a permis de lancer les premières mesures de sauvegarde du site.
Le classement et la reconnaissance officielle
Les années 1975-1976 constituent un tournant majeur avec le classement par l'État de la zone terrestre (5 585 hectares) et maritime (2 209 hectares). Cette protection légale s'est accompagnée de l'intégration du site dans les programmes de conservation nationaux, avec une superficie totale de 7 812 hectares reconnue comme zone naturelle d'intérêt écologique.
Les menaces contemporaines et la création du parc
Face à la pression urbaine croissante et aux tentatives d'urbanisation dans les années 1990-2000, les associations locales ont intensifié leur action. Cette mobilisation a abouti en 2012 à la création du premier parc national périurbain d'Europe, permettant de mettre en place une protection renforcée du territoire.
Les défis actuels de conservation
La surfréquentation constitue aujourd'hui l'une des principales menaces, avec 1,5 à 2 millions de visiteurs annuels. La pollution marine et les risques d'incendies nécessitent la mise en place de mesures de protection strictes. Un programme d'aménagement de 14 millions d'euros est prévu pour l'automne 2025, visant notamment la dépollution de 29 hectares suite à la condamnation de l'État par le tribunal administratif de Marseille en décembre 2023.
Activités et tourisme durable dans les Calanques
Le parc national des Calanques accueille chaque année entre 1,5 et 2 millions de visiteurs, attirés par ses paysages exceptionnels et les nombreuses activités de plein air possibles. Cette fréquentation nécessite une gestion réfléchie pour préserver les écosystèmes fragiles tout en permettant la découverte du site.
Les activités terrestres autorisées
La randonnée pédestre reste l'activité principale avec plus de 150 km de sentiers balisés. Les chemins de grande randonnée GR51 et GR98 traversent le parc. Pour préserver les sols, les randonneurs doivent rester sur les sentiers marqués et ramener leurs déchets.
L'escalade se pratique sur plus de 3000 voies équipées. Les grimpeurs doivent respecter les périodes de nidification des oiseaux et les zones temporairement interdites. Le VTT est autorisé uniquement sur certains chemins larges identifiés.
Les activités nautiques encadrées
La plongée sous-marine est strictement réglementée avec des sites dédiés. Les plongeurs doivent s'inscrire auprès des structures agréées qui limitent le nombre de plongeurs par site. Le mouillage des bateaux est interdit sur les herbiers de posidonie.
Recommandations pour les visiteurs
- Porter des chaussures adaptées et suffisamment d'eau
- Consulter la météo et les arrêtés de fermeture
- Ne pas faire de feu ni camper
- Ne pas cueillir de plantes ni déranger la faune
- Utiliser les navettes maritimes plutôt que la voiture
Périodes de forte affluence
| Période | Fréquentation journalière moyenne |
| Juillet-août | 15 000 visiteurs |
| Avril-juin | 8 000 visiteurs |
| Octobre-mars | 3 000 visiteurs |
Gestion et préservation des écosystèmes calanques
Le parc national des Calanques met en oeuvre un programme complet de préservation des écosystèmes terrestres et marins. Créé en 2012, ce parc périurbain développe des actions concrètes pour protéger la biodiversité exceptionnelle du territoire, tout en encadrant les activités humaines.
Dispositifs de protection environnementale
Les équipes du parc assurent plusieurs missions essentielles de protection :
- Surveillance et lutte contre les incendies, avec des patrouilles régulières
- Protection des espèces emblématiques comme le mérou et l'oursin diadème
- Préservation des herbiers de posidonie et des genêts de Lobel
- Contrôle des activités nautiques pour limiter les dégradations
Partenariats et sensibilisation des usagers
Le parc collabore étroitement avec les professionnels de la pêche et les associations locales. Des conventions encadrent les pratiques pour réduire leur empreinte sur les milieux naturels. Les écogardes réalisent un travail quotidien d'information auprès des visiteurs sur les bonnes pratiques à adopter.
Actions pédagogiques ciblées
Un programme d'éducation à l'environnement sensibilise différents publics :
- Formation des plaisanciers aux techniques d'ancrage respectueuses
- Ateliers sur la gestion des déchets en mer
- Animations scolaires sur la biodiversité locale
- Campagnes de prévention des pollutions marines
Projets de dépollution et restauration
Un vaste chantier de dépollution de 29 hectares démarrera à l'automne 2025, pour un budget de 14 millions d'euros. Ce projet, ordonné par le tribunal administratif de Marseille, vise à traiter 77 zones polluées d'ici juin 2028, notamment dans les calanques de Samena et de l'Escalette.
L'essentiel à retenir sur le parc national des Calanques
Le parc national des Calanques fait face à des défis majeurs pour les années à venir. La hausse de la fréquentation touristique et les effets du changement climatique nécessitent une adaptation constante des mesures de protection. Les actions de sensibilisation et la régulation des activités devront se renforcer pour garantir la pérennité de ce patrimoine naturel méditerranéen, tout en permettant aux visiteurs de découvrir ses richesses de manière responsable.